Le diabète et la santé bucco-dentaire sont étroitement liés, et de nombreuses personnes diabétiques s'interrogent sur le choix du professionnel le mieux adapté pour leur prise en charge, notamment lorsqu'il s'agit de traiter une parodontite. Cette confusion trouve souvent son origine dans les termes utilisés : faut-il consulter un dentiste ou un chirurgien-dentiste ? Cette question mérite d'être clarifiée pour permettre à chaque patient diabétique de bénéficier des meilleurs soins possibles.
Dentiste ou chirurgien-dentiste : une appellation unique pour une même profession
Les deux termes désignent le même professionnel de santé bucco-dentaire
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'existe aucune différence entre un dentiste et un chirurgien-dentiste. Ces deux appellations désignent exactement le même professionnel de santé. L'utilisation du terme chirurgien-dentiste est simplement plus formelle et correspond à la dénomination officielle en France. Dans le langage courant, on utilise fréquemment le terme dentiste pour plus de simplicité. Ainsi, que vous consultiez pour un simple détartrage, un surfaçage radiculaire ou une chirurgie parodontale plus complexe, vous vous adressez toujours au même type de praticien qualifié pour réaliser l'ensemble de ces actes.
Une formation universitaire identique reconnue par l'Ordre national
Tous les praticiens exerçant la médecine dentaire en France ont suivi la même formation universitaire, reconnue par l'Ordre national des chirurgiens-dentistes. Cette formation leur permet d'exercer l'ensemble des actes relevant de leur spécialité, qu'il s'agisse de soins conservateurs, de traitements parodontaux ou d'interventions chirurgicales. L'inscription à l'Ordre est d'ailleurs obligatoire pour exercer, garantissant ainsi aux patients que le professionnel consulté possède bien les compétences requises. Cette uniformité de formation assure que tous les chirurgiens-dentistes disposent des connaissances nécessaires pour diagnostiquer et traiter les problèmes bucco-dentaires, y compris ceux spécifiques aux personnes diabétiques.
La prise en charge de la parodontite chez les personnes diabétiques
Le lien bidirectionnel entre maladie parodontale et diabète
La relation entre la maladie parodontale et le diabète est particulièrement complexe car elle fonctionne dans les deux sens. La parodontite, infection bactérienne qui affecte les tissus de soutien des dents, est aujourd'hui reconnue comme la sixième complication du diabète. Les personnes atteintes de diabète de type 2, qui représentent environ 92 pour cent des cas de diabète, sont particulièrement vulnérables aux infections bactériennes en raison de leur glycémie élevée. Un diabète est considéré comme avéré lorsque la glycémie à jeun atteint ou dépasse 1,26 gramme par litre à deux reprises consécutives, ou lorsqu'elle atteint ou dépasse 2 grammes par litre à n'importe quel moment de la journée.
Cette relation bidirectionnelle signifie que le diabète favorise le développement de la parodontite en créant un terrain propice aux infections et en ralentissant la cicatrisation, tandis que la maladie parodontale complique le contrôle de la glycémie. Des études ont montré que le traitement parodontal permet de réduire le taux d'hémoglobine glyquée, marqueur essentiel du contrôle glycémique. Cette amélioration démontre l'importance cruciale d'une prise en charge dentaire régulière pour les personnes diabétiques, qu'elles soient atteintes de diabète de type 1, qui concerne environ 6 pour cent des diabétiques et touche surtout les jeunes, ou de diabète de type 2, plus fréquent chez les personnes de plus de 40 ans.
Les soins spécifiques adaptés aux patients diabétiques
La prise en charge médicale des patients diabétiques nécessite une attention particulière de la part du chirurgien-dentiste. Depuis le 1er avril 2019, l'Assurance Maladie reconnaît cette spécificité en prenant en charge une consultation parodontale dédiée. Les traitements proposés incluent notamment le détartrage, acte préventif essentiel remboursé sur une base de 25,50 euros en 2023, ainsi que le surfaçage radiculaire, traitement plus approfondi remboursé sur une base de 51 euros la même année. Dans certains cas plus avancés, une chirurgie parodontale peut être nécessaire, accompagnée éventuellement d'une prescription médicale de médicaments adaptés.
Les recommandations pour les personnes diabétiques sont précises et doivent être suivies rigoureusement. Il est conseillé de consulter un chirurgien-dentiste deux fois par an pour un détartrage, d'utiliser une brosse à dents à brins souples de 20 centièmes ou 15 centièmes de millimètre, et de la remplacer tous les trois mois maximum. L'utilisation d'un dentifrice fluoré et de brossettes interdentaires complète l'hygiène dentaire quotidienne. Une alimentation équilibrée, évitant le grignotage, contribue également à prévenir les complications. Pour les patients en affection de longue durée, des actes parodontaux spécifiques bénéficient d'un remboursement par l'Assurance Maladie, complété par les mutuelles et complémentaires santé selon les contrats souscrits.
Choisir le bon praticien pour votre suivi dentaire avec le diabète

Les qualifications complémentaires en parodontologie
Bien que tous les chirurgiens-dentistes possèdent les compétences de base pour traiter les maladies parodontales, certains praticiens choisissent de se spécialiser davantage dans ce domaine. Ces professionnels ont suivi des formations complémentaires spécifiques en parodontologie, leur permettant de prendre en charge les cas les plus complexes. Pour un patient diabétique présentant une parodontite avancée, consulter un praticien ayant ces qualifications supplémentaires peut s'avérer bénéfique. Toutefois, dans la majorité des situations, un chirurgien-dentiste généraliste sera parfaitement capable d'assurer un suivi adapté, particulièrement si la maladie parodontale est détectée à un stade précoce.
Le choix du praticien peut également être influencé par des considérations financières. Les cliniques mutualistes, établissements de soins gérés par des mutuelles à but non lucratif, proposent parfois des tarifs plus avantageux. Être affilié à une mutuelle permet de bénéficier de remboursements pour les soins de santé bucco-dentaire, avec des taux variables selon le contrat souscrit. Il est recommandé de bien comparer les offres, de négocier les tarifs lorsque c'est possible, et de se renseigner sur les aides sociales disponibles. Des prêts médicaux ou le soutien d'associations caritatives peuvent également faciliter l'accès aux traitements nécessaires. Un justificatif de diabète et une prescription médicale sont généralement requis pour bénéficier des remboursements spécifiques.
La coordination entre votre chirurgien-dentiste et votre diabétologue
La prise en charge optimale d'un patient diabétique atteint de parodontite repose sur une coordination étroite entre le chirurgien-dentiste et le diabétologue. Cette collaboration permet d'adapter les traitements en fonction du contrôle glycémique, d'anticiper les difficultés de cicatrisation, et d'ajuster les protocoles de soins pour minimiser les risques d'infection. Le chirurgien-dentiste doit être informé de l'état du diabète, du taux d'hémoglobine glyquée, et des traitements en cours, tandis que le diabétologue doit être tenu au courant de l'évolution de la santé bucco-dentaire de son patient.
Des organisations comme la Fédération Française des Diabétiques, fondée le 25 mars 1938 et reconnue d'utilité publique le 3 décembre 1976, jouent un rôle important dans l'information et le soutien aux personnes diabétiques. Cette association, qui a reçu la médaille d'or de l'Académie nationale de Médecine en 2009, siège à la Haute Autorité de Santé, à la Caisse Nationale d'Assurance Maladie, et participe à des commissions à l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et à la Direction Générale de la Santé. Elle propose une newsletter avec différents programmes d'accueil selon le type de diabète, qu'il s'agisse de diabète de type 1, de type 2 ou de diabète gestationnel. Les dons à cette fédération bénéficient d'une réduction fiscale de 66 pour cent, ce qui signifie par exemple qu'un don de 50 euros ne coûte réellement que 17 euros après déduction fiscale. Cette structure permet aux patients diabétiques de mieux comprendre les liens entre leur maladie et leur santé bucco-dentaire, et de s'orienter vers les professionnels les plus appropriés pour leur suivi.



